L’épouse.

WOLITZER Meg

Dans l’avion qui les emmène à Helsinki où son mari doit recevoir un prestigieux prix littéraire, Joan, la soixantaine, prend la décision de le quitter. Après des années d’enthousiasme et de bonheur, beaucoup de désenchantement l’a envahie, rendant plus lourd le secret qu’ils partagent : jouer le rôle de l’épouse modèle, effacée, dans le sillage de cet écrivain brillant, célèbre et suffisant, lui est devenu insupportable. Elle est aussi lasse de ses nombreuses incartades… et conserve la nostalgie des débuts peu conformistes de leur rencontre dont les premiers élans sont définitivement retombés.

 

L’auteur dresse le portrait de l’écrivain vu par son épouse : du statut de la jeune étudiante, flattée d’être remarquée par son professeur, à la femme satisfaite par un mari amoureux et enfin à celui de la femme mûre et frustrée dans ses aspirations, le lecteur découvre peu à peu l’éventail sentimental de Joan. L’écriture est enlevée, le trait est incisif et non dénué d’humour, la psychologie des personnages plutôt bien rendue, un rien caricaturale. Dommage que le dénouement de l’intrigue soit aussi évident et attendu depuis le début.