Portrait de classe.

WOLFF Tobias

Le narrateur raconte sa dernière année d’études dans un pensionnat ultra-chic de la Nouvelle-Angleterre. Admis grâce à une bourse, il s’efforce de dissimuler ses origines modestes et son ascendance juive, tout à la joie de fréquenter ce temple de l’enseignement littéraire. Le couronnement est d’être le lauréat d’un concours de nouvelles, distingué par un écrivain célèbre qui vous accorde un entretien privé. Notre héros s’y prépare deux fois ; la dernière fois c’est Hemingway lui-même qui officiera…  Sous l’oeil amusé de l’auteur se déroule toute la vie d’un collège américain des années soixante, avec ses jeunes mâles turbulents et passionnés de littérature, ses professeurs bienveillants et une autorité transcendante. Cependant une philosophie plus profonde est sous-jacente : le « non-dit » n’est pas le propre des élèves, les professeurs aussi laissent courir des rumeurs, l’établissement a ses secrets. De faux-fuyants, d’élégante dissimulation en faux-semblants et silences, la vie n’est plus qu’un théâtre d’ombres où chacun se tait. On avait déjà apprécié le talent de Tobias Wolff dans Un mauvais sujet (NB juin 1991) ou Retour au monde (NB janvier 1999).