Pierre, onze ans en 1885, vit dans le quartier de La Bastille. Élève brillant, il est promis à un avenir hors de sa condition familiale. « Satanas », injure proférée par un passant, change la donne : il sera justicier, émule de Satan. Méconnaissable grâce à des leçons de maquillage, de diction, de travestissements, il devient un acteur vindicatif, zélé, imaginatif, du théâtre du crime, déjouant toutes les investigations d’une police déboussolée. Seul son rival de classe, sa victime obsessionnelle, n’est pas dupe.
Après Les Aventures de Simplicius (NB avril 1988), l’auteur égare le lecteur dans les ruelles parisiennes mal famées d’un XIXe siècle finissant, peuplées d’une multitude de personnages glauques aux patronymes significatifs. Jeux de mots approximatifs, clins d’oeil aux auteurs familiers de l’époque et des lieux débordent dans cette fantaisie démoniaque écrite dans le vocabulaire savoureux de l’époque.