Le vin de la colère divine

COOK Kenneth

Dans un bar de Bangkok, le narrateur essaie de réfléchir. Engagé volontaire pour lutter, en bon chrétien, contre les communistes vietnamiens, il vient de déserter et revit les mois atroces passés au front, dans la section d’infanterie. Tel un Candide de la jungle, il observe. Son lieutenant, militaire sans état d’âme, est intelligent, courageux et efficace ; certains soldats sont brutes, héroïques et bornés ; d’autres sont dépassés par les événements. Un militaire pacifiste  va jusqu’au bout de ses convictions.

 

Bien avant ses récits humoristiques sur le bush australien (La vengeance du wombat et autres histoires du bush, NB février 2010), Kenneth Cook, qui fut aussi journaliste, opposé à la guerre du Vietnam, publia en 1968 ce roman ironique et désespéré pour dénoncer l’absurde folie de la guerre. Délibérément détaché des événements particuliers qui l’inspirent, son récit moque sans l’édulcorer l’implacable logique qui génère le carnage. La pureté de la langue, sa retenue, sa précision évitent l’émotion facile et attestent de la force de la fiction pour exprimer l’insoutenable.