Le Temps où nous chantions.

POWERS Richard

L’Amérique des années cinquante n’est pas prête à accepter un mariage mixte. Pourtant David, physicien juif allemand et Délia, Noire américaine, pensent que la famille peut l’emporter sur la race. Tous deux fous de musique, ils décident d’élever leurs trois enfants au-delà de la culpabilité, au-delà de la couleur. Pour preuve leur fils Jonah, prodige à la voix pure, enfant noir au teint pâle qui chante la culture blanche. Sa carrière de soliste, avec son frère comme accompagnateur, souffrira de cette ambivalence tandis que sa soeur choisira les Black Panthers.

 

La musique, bien sûr, est au centre de ce livre très dense, partageant avec la physique cette oeuvre d’envergure qui retrace la lutte pour l’existence d’une identité noire dans une Amérique ségrégationniste et violente. Émeutes, répression ; crescendo, la haine vient lécher les pages tandis que se déploie une magnifique partition où la musique déferle de répétitions en concerts. Chaque personnage a sa propre pulsation, chaque vie sa mémoire et son avenir, en contrepoint d’un demi siècle d’histoire américaine. Un livre incontournable, blanc et noir, comme le clavier de Joey, narrateur de cette magistrale symphonie.