Le sable était brûlant

SMITH Roger

Le Cap. L’assassinat de Baker, entrepreneur blanc, ne doit pas avoir de témoins, et c’est une raison suffisante pour éliminer froidement la famille de Robert Dell. Celui-ci, miraculeusement indemne, est pourchassé par le « chien », flic sanguinaire et impitoyable. Mais le gibier se rebelle, aidé par son père, que pourtant il déteste, et par Zondi, un ancien policier zoulou parfaitement intègre. Ce dernier est impliqué presque malgré lui dans cette aventure pleine de meurtres et de cruauté, mélange de modernisme et de survivances tribales, et qui se déroule dans un Veld poussiéreux, dévasté par la misère. C’est le troisième roman de Roger Smith (Blondie et la mort, NB juillet-août 2012) et, comme dans les précédents, l’Afrique du Sud y est dépeinte dans un climat de violence et de corruption insupportables. Le style, heurté, puissant, descriptif, reflète parfaitement la sauvagerie ambiante. Le récit est prenant, riche en rebondissements. Fascinés, nous frémissons avec ces héros, toujours à la limite de la désespérance. Cette vision de l’Afrique du Sud après l’Apartheid est sinistre, bien au rebours des clichés habituels. Le talent affirmé de l’auteur nous entraîne sur ce chemin de l’horreur, difficile à quitter avant la dernière page.