Le printemps des barbares

LÜSCHER Jonas

HĂ©ritier d’une sociĂ©tĂ© d’électronique mais n’ayant aucun goĂ»t pour l’industrie, Preising en a laissĂ© la direction au brillant ingĂ©nieur qui l’a rendue prospĂšre, se rĂ©servant le rĂŽle de digne reprĂ©sentant d’une entreprise familiale pĂ©renne. En Tunisie, il est accueilli par l’un de ses sous-traitants dans une somptueuse oasis oĂč un groupe turbulent de jeunes traders anglais prĂ©pare le mariage d’un ami. Il se lie d’amitiĂ© avec la mĂšre du mariĂ©. Alors que la noce baroque bat son plein, on apprend l’effondrement de la livre sterling et la faillite des banques anglaises. ContĂ©e par le naĂŻf rentier, sous forme d’échanges avec un Ă©nigmatique et sceptique compagnon, l’histoire est savoureuse et a valeur de fable philosophique. Autour du hĂ©ros tourbillonnent de jeunes yuppies grisĂ©s par le pouvoir de l’argent, sombrant dans la dĂ©mesure, des parents universitaires attristĂ©s du comportement de leurs enfants et une sociĂ©tĂ© tunisienne fragilisĂ©e par la rĂ©volution. Avec cette cocasse mise en scĂšne du monde de la finance, Jonas LĂŒscher rĂ©ussit un premier roman satirique aussi drĂŽle que cruel oĂč les descriptions de dĂ©sert et d’oasis paradisiaque font Ă©cho aux fragilitĂ©s humaines. En prĂ©face une intĂ©ressante dĂ©finition de la barbarie Ă©claire le titre. (M.R. et M.-N.P.)