Le poison

Don, trente-cinq ans, bel homme, cultivé, écrivain raté, ne pense qu’à une chose, absorber le maximum d’alcool dès que son frère Wick et Helen, la femme qui l’aime, s’absentent. À la fin d’un long week-end, Helen retrouve une épave qui pour s’acheter son poison, a utilisé tous les expédients avant de se fracturer le crâne, séjourner à l’hôpital et subir hallucinations et delirium tremens.   Charles Jackson a remporté un vif succès en publiant ce premier roman autobiographique en 1944. Dans ce long monologue, il dissèque lucidement l’attitude et les enchaînements de pensées d’un alcoolique en proie à ses tourments. Pour boire à en perdre conscience, qu’importent la mauvaise foi, les mensonges, la perte de toutes valeurs morales. Pourtant dans son passé et son environnement immédiat bienveillant, rien ne prédispose cet esprit brillant à tomber dans cette dépendance. L’auteur décrit de manière très réaliste les agissements tour à tour terrifiants et cocasses de l’alcoolique livré à ses démons mais qui n’arrive à surmonter ses angoisses et à supporter la vie que grâce à sa drogue. Écrite avec talent, une lente descente aux enfers qui fait froid dans le dos. (S.D. et M.S.-A.)