Le Meurtre du Commandeur (Une idée apparaît, Livre 1 et La Métaphore se déplace, Livre 2)

Lorsque sa femme demande leur séparation, un jeune peintre part s’installer en montagne dans une maison isolée ayant appartenu à un maître de la peinture nihonga. Portraitiste en manque d’inspiration, il s’installe dans une routine que la rencontre déterminante d’un voisin, la découverte d’un tableau et un événement paranormal vont déstabiliser.  Tel un joueur de go, Haruki Murakami dispose progressivement ses personnages aux points stratégiques du récit et joue avec l’idée de la mort. L’art pictural, la musique, les traditions et les rites ancestraux, l’amour et les relations sexuelles, thèmes familiers de ses romans, sont déclinés sur un registre sobre, où ne manquent ni le souffle d’aventure ni l’atmosphère onirique propres à l’auteur de Des hommes sans femmes (NB mai 2017). À travers cette vision transversale, la création est au coeur du livre ; la convergence d’idées et d’émotions en un temps précis où le peintre discerne l’avenir d’une toile. Sur la frontière ténue entre réel et surnaturel, l’étrangeté gagne en intensité avec un personnage immatériel au langage déconcertant. Dans son style simple et avec un incontestable sens de la narration, l’auteur entraîne ses personnages au bout d’eux-mêmes dans un univers aux confins de tous les possibles. (Maje et B.Bo.)