Salvatierra

MAIRAL Pedro

Juan Salvatierra vivait loin de Buenos Aires, dans un village au bord d’un fleuve. Depuis sa mort, son fils Miguel, le narrateur, s’efforce de faire reconnaĂźtre l’oeuvre de son pĂšre. Ce « chef-d’oeuvre inconnu », entreposĂ© dans un hangar, consiste en un seul et immense tableau, peint sur une quarantaine de rouleaux, un par an. Il manque celui de 1961. Miguel part Ă  sa recherche avec son frĂšre ; au cours de sa quĂȘte, il dĂ©couvre bien des Ă©lĂ©ments cachĂ©s de la vie de son pĂšre devenu muet Ă  neuf ans Ă  la suite d’un accident et qui a racontĂ© avec ses pinceaux ce qu’il ne pouvait pas dire.

 

Pedro Mairal (L’IntempĂ©rie, NB dĂ©cembre 2007) excelle Ă  raconter une histoire et Ă  faire « voir » par les mots l’immense fresque rĂ©aliste, symbolique et parfois prĂ©monitoire. Il reconstitue la vie quotidienne d’un village isolĂ©, sur la rive d’un fleuve anonyme, avec ses marginaux, ses trafiquants. Il donne Ă©paisseur et consistance Ă  la vie d’une famille oĂč le silence rĂ©gnait. Le rĂ©cit linĂ©aire, divisĂ© en courts chapitres, se lit d’une traite. Un roman plein de charme, bien que l’énigme du rouleau disparu soit un peu dĂ©cevante.