Le matériel du tueur

BIONDILLO Gianni

Un entrepreneur est assassiné chez lui, à Milan. L’affaire semble simple puisque, avant de mourir, il a abattu son cambrioleur, mais l’inspecteur Michele Ferraro cherche un complice. Il doit abandonner l’enquête pour intégrer une équipe en charge d’une évasion sanglante, celle d’Haile, un Érythréen, mi-ange, mi-démon, plein de ressources, dont la police ignore quel but il peut bien poursuivre. C’est ainsi qu’il retrouve la séduisante commissaire Elena Rinaldi et ses subordonnés. 

Gianni Bondillo est architecte, et il utilise ses matériaux habituels, la banlieue de Milan, sa population bigarrée, et son personnage favori, Ferraro, toujours aussi irrésolu. Son récit est efficace, bien construit, dans un style imagé, parfois erratique et déroutant. Les retours en arrière explorent le passé des différents protagonistes et, notamment, celui de Haile et de sa complice, dû à l’histoire dramatique de la corne de l’Afrique. En revanche, l’humour trop convenu, et les nombreuses digressions, certes parfois enrichissantes mais souvent incongrues, alourdissent la lecture. Roman policier ou roman de caractère, c’est une oscillation permanente, le second éclipse le premier en décrivant une Italie vieillissante, stupidement passionnée par le football, alors qu’elle est engluée dans les problèmes mafieux, l’immigration, la corruption, et la fracture entre les régions.