Le Père est mort il y a longtemps, la Mère aussi. Leur fils, soixante-seize ans, récupère le bloc-notes paternel noirci par le feu : méditations, poèmes d’amour adressés à la Mère. Neuf feuillets ont été arrachés. Pourquoi, par qui le carnet a-t-il été brûlé, sauvé et finalement égaré ? Autant d’énigmes qui raniment les souvenirs et les peurs du passé. En neuf paraboles commémoratives s’élabore une suite aux écrits manquants. Le fils revisite sa jeunesse et cherche le lien entre la vie et la mort qui l’effraie. Per Olov Enquist (Le Livre de Blanche et Marie, NB janvier 2006) est un dramaturge, scénariste, journaliste suédois reconnu. Marqué par une éducation religieuse culpabilisante, il s’identifie à son personnage de « garçon » assoiffé d’amour, envahi de désirs, crispé et qui ne se sent pas à la hauteur. Une rencontre féminine lui fait éprouver le bonheur absolu : se laisser guider avec confiance et reconnaissance. N’en est-il pas de même dans la relation à Dieu ? Il n’est plus besoin alors de faire sa propre rédemption. Le récit touche par sa sincérité et son écriture singulière souvent reformulée, pudique, presque incantatoire. Les paraboles s’éclaircissent au fil d’une lecture prenante mais un peu difficile.
Le Livre des paraboles : un roman d’amour
ENQUIST Per Olov