Une compagnie de chasseurs alpins italiens occupe pour plusieurs mois une base avancĂ©e dans une zone quasi dĂ©sertique de l’Afghanistan. Son activitĂ© se limite Ă assurer sa propre sĂ©curitĂ© face au harcĂšlement des talibans, Ă escorter quelques convois civils et Ă distribuer des friandises aux petits Afghans. En quelques semaines ces militaires de tous grades, dont deux femmes, rĂ©vĂšlent leur vraie nature dans un huis clos Ă©touffant ; les malaises physiques ou psychologiques deviennent insupportables et les marqueront dans leur chair jusqu’Ă un dĂ©nouement dramatique. Le premier ouvrage de Paolo Giordano, La solitude des nombres premiers (NB juin 2009), roman d’apprentissage, fut un best-seller en Italie. Dans la mĂȘme veine, il utilise le cadre d’une armĂ©e inadaptĂ©e, plongĂ©e dans un conflit apparemment sans issue, pour analyser ses personnages. L’expĂ©rience vĂ©cue dans leurs corps les laissera diffĂ©rents pour le reste de leur vie. Le style est vivant, les caractĂšres contrastĂ©s. Mais la primautĂ© accordĂ©e aux pulsions et aux douleurs physiques donne plus de place aux descriptions sanguinolentes et aux scĂšnes de latrines ou de sexe qu’aux rĂ©cits guerriers.
Le corps humain
GIORDANO Paolo
