Le château (Les Ferrailleurs ; 1)

CAREY Edward

Dans la banlieue de Londres, à une époque pseudo-victorienne, une gigantesque décharge où viennent s’accumuler des millions d’objets inutilisés est dominée par une sombre demeure : le Château. Dans cet univers clos, chacun se voit attribuer un objet de naissance avec lequel il a des liens inexplicables. Vivant dans les étages supérieurs sous la férule du grand-père, la famille Ferrayor règne sur la décharge depuis des générations ; Clod, un petit-fils sur le point de « recevoir son pantalon », et d’être marié à une fille choisie pour lui, possède le don d’entendre parler chaque objet. Les sous-sols du Château sont réservés à une nombreuse domesticité, soumise aux tâches de la maison ou à la récupération des objets sur la décharge. C’est là qu’arrive Lucy, tout droit sortie de son orphelinat. Entre les deux domaines, toute communication est interdite…« Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » : voilà qui résume à merveille le prétexte de cette étrange histoire dont l’atmosphère steampunk est de circonstance ! Les abondantes descriptions, les dialogues vifs mais parfois répétitifs, renforcent le comportement parfois compulsif des protagonistes. Devant la galerie de nombreux portraits raides et compassés auxquels il est difficile de s’attacher, les deux héros principaux se démènent au long d’un récit méticuleusement orchestré prévu en trois tomes. L’auteur sait distiller le mystère au fil des pages, mais les lourdeurs d’écriture entravent le plaisir de la lecture. (M.T. et M.D.)