Le bras du chapitre (Valentine Pitié ; 2)

BENN André

En 1910, Valentine, en compagnie de son amie Jeanne, traverse l’Atlantique pour arriver à Paris où elle retrouve un vieil oncle, et l’héritage de sa mère. Elle y fait la rencontre des frères Delaroche, Julien et Émile, qui construisent des moteurs d’avion. Encouragée et courtisée par les deux frères, elle sera la première femme à passer son brevet de pilote et à faire décoller un avion. Elle finira par choisir Émile et l’épouser. Mais sa carrière d’aviatrice s’achève sur une dramatique traversée de l’Atlantique, et sa vie dans un asile, sa raison envolée.

 

À une époque où l’aviation est encore le domaine réservé de la gent masculine, l’intrusion de l’héroïne dans ce milieu fermé, avec son caractère anti-conventionnel et ses pantalons encore interdits par la loi, déplaît mais ouvre la voie à l’émancipation féminine. L’épopée aérienne se prête bien à soutenir un tel propos, tout en évoquant le temps des pionniers, avec tout ce que cela comportait de risques et d’esprit aventurier. Les dominantes sépia des pages, illustrées d’un graphisme nerveux, vif, donnent un cachet un peu « daguerréotype » aux scènes bien ancrées dans l’ambiance début de siècle. La fin de l’histoire de Valentine, pas très claire, laisse vaguement insatisfait.