L’amour dans les pays musulmans paraît réservé aux hommes. Les femmes, traditionnellement mariées par leur père, fragilisées par la polygamie, contraintes de vivre cachées, sont souvent plus mères qu’épouses. Mais aujourd’hui les femmes de tous milieux travaillent et la monogamie est fréquente. Sur l’amour d’ailleurs, la littérature musulmane a toujours été prolixe et l’islam, selon l’auteure, moins misogyne que le christianisme. Comme les musulmans refusent de séparer matériel et spirituel et que l’autorité décline, les jeunes, angoissés par la liberté sexuelle moderne, sollicitent sur le Web les conseils des religieux. Orient et Occident, qui se craignent mutuellement, s’accordent pourtant sur l’amour responsable et altruiste qui transforme, dynamise et peut combattre le consumérisme.
Fatema Mernissi, sociologue marocaine, a publié de nombreux ouvrages sur les femmes dans la société civile africaine (Le harem et l’Occident, NB décembre 2001). Cet essai reprend une enquête publiée par l’auteure il y a vingt ans, actualisée à l’heure d’Internet. Rédigé dans une langue vivante, riche de références littéraires variées, il remet en cause des préjugés, compare les cultures orientale et occidentale et analyse leurs influences réciproques sur le thème de l’amour, universel et éternel, mais inscrit dans des contextes différents. Un peu décousu, pourtant intéressant et facile à lire.