La voyageuse de nuit

CHANDERNAGOR Françoise

Olga n’en finit pas de mourir : depuis des mois, dans une unitĂ© de soins palliatifs, elle a fermĂ© les yeux et s’est murĂ©e dans le silence. À son chevet se relaient ses quatre filles avec un zĂšle farouche qui Ă©veille peu d’écho chez leur mĂšre mais ravive leur sentiment de culpabilitĂ©. Celle qui raconte est l’aĂźnĂ©e, la mal-aimĂ©e, maladroite et touchante : Ă  travers ses souvenirs et les portraits de ses soeurs se dessinent de douloureux secrets, des drames, des prĂ©fĂ©rences blessantes et des jalousies Ă©touffĂ©es et toujours la figure dominatrice et hautaine d’une mĂšre « exemplaire ».

 

Quatre filles, quatre visions diffĂ©rentes d’une vie, d’un amour : que savons-nous finalement des autres ? Il faut toute la sensibilitĂ© de Françoise Chandernagor pour aborder le sujet dĂ©licat de l’accompagnement de fin de vie et le rapport Ă  la mort. Comme dans La premiĂšre Ă©pouse (NB juin 1998), la profonde douleur et le dĂ©sarroi que rĂ©vĂšlent ses personnages confirment son talent Ă  dĂ©crypter les Ăąmes.