George Sand : les Carnets d’une insoumise

HERMARY-VIEILLE Catherine

Juin 1876. George Sand meurt dans sa maison berrichonne de Nohant. Sa fille Solange, la mal-aimĂ©e, lit le journal laissĂ© par sa mĂšre. Elle y raconte ses nombreux amis (Balzac, Delacroix, Marie d’Agoult, Sainte-Beuve
), ses amants, notamment Musset et Chopin, ses voyages, ses Ă©crits, sa demeure ouverte, ses soucis d’argent, ses combats. Les souvenirs de la fille affleurent – Ă©loignement en pension, affrontements avec George, mariage irrĂ©flĂ©chi, rupture avec la famille. Ils croisent et modulent ceux de la mĂšre. L’auteur (La BĂȘte, NB avril 2014) choisit astucieusement cette rĂ©daction de « carnets secrets »,  dans lesquels la forme romancĂ©e s’adosse Ă  des Ă©lĂ©ments biographiques trĂšs renseignĂ©s pour enrichir de complexitĂ© et d’ambivalence l’image de la grande romanciĂšre, de la « bonne dame de Nohant ». En captivante conteuse, avec une finesse prĂ©cise et inventive, elle dĂ©peint la modernitĂ© de la femme libre, autonome et frondeuse, travailleuse acharnĂ©e, amoureuse passionnĂ©e, amante garde-malade tumultueuse et insatisfaite, rĂ©publicaine combattante pour un socialisme chrĂ©tien. Mais, derriĂšre l’accoutrement viril et l’expression enflammĂ©e d’opinions aussi contradictoires que pĂ©remptoires, s’expriment la gĂ©nĂ©rositĂ© de l’hĂŽtesse infatigable, le naturel aimable d’une femme aimant la campagne, les grandes tablĂ©es, les plaisirs simples. Beau portrait Ă  deux voix, vivant et documentĂ©.