La vie comme elle vient. (Les formidables aventures de Lapinot ; 8.)

TRONDHEIM Lewis

Nadia tenait absolument à présenter Marion, seule célibataire de la bande, à Serge, mais la soirée est mal partie. Adepte de la cartomancie, Marion voit la mort dans ses tarots. Les copines annoncent leur décision de rompre avec leurs compagnons. Chacun finit par se sentir visé par la prédiction : le blagueur impénitent se fait grièvement tabasser ; les filles se retrouvent sur le toit de leur immeuble en feu, et Thierry le coureur est opéré en urgence d’une tumeur. Une page sans paroles, saisissante, les présente en danger de mort, mais comme la vie est toujours imprévue, c’est Lapinot que la bande enterre avant d’écouter son message sur le répondeur tout neuf : « Nadia, je voudrais qu’on soit toujours ensemble ». En quelques bulles laconiques accordées à ses personnages animaux, Trondheim aura épinglé, avec un brio quasi triste, les travers et les faiblesses du temps : fragilité des couples, importance de la bande, fascination des jeux vidéo.