La Traversée du malheur (la Diaspora des Desrosiers ; 9)

TREMBLAY Michel

Montréal, 1941. Neuf personnes s’apprêtent à emménager dans un appartement du Plateau Mont-Royal : Victoire et son fils Edouard, qui fréquente une bande d’homosexuels tourmentés ; Albertine, sans Paul, parti à la guerre, et ses deux enfants ; Gabriel et Nana et deux garçons, le couple étant sous le choc du deuil des aînés morts de tuberculose. Outre la maladie du petit Marcel, enfant bleu fragile, la pauvreté et le rationnement sont aggravés par le du manque de place et d’intimité. D’autres membres de cette grande famille apparaissent épisodiquement, alternant moments de détente et souvenirs douloureux.    Dernier volet de la saga des Desrosiers (Survivre ! Survivre !, NB juillet-août 2015), le trentième roman de Michel Tremblay est encore inspiré par l’histoire maternelle. Pour qui n’a pas lu les précédents écrits, cette chronique populaire est complexe car les liens mutuels sont peu clairs et la multiplicité des personnages déroute. C’est principalement dans un univers de femmes que se déroulent les événements, sur fond de guerre. La peinture du deuil des parents émeut et les démêlés familiaux sont cocasses ; les dialogues, parfois en « joual », ajoutent du pittoresque à un récit au rythme plutôt lent. (S.La. et M.Bo.)