La transition

KENNARD Luke

Karl Temperley, la trentaine, vivote en rédigeant via Internet des avis de consommateurs et des dissertations pour lycéens. Empêtré dans une affaire de fraude fiscale, il doit faire un choix. Pour éviter la prison, il opte pour un programme expérimental de réhabilitation. En s’engageant, il oblige sa femme, à la santé psychique fragile, à l’accompagner. Sous la houlette de mentors, ils doivent repenser complètement leur vie. Bientôt Karl s’interroge sur les buts de cette organisation et surtout de la mise à l’épreuve qui tend à le séparer de son épouse. Il mène son enquête.  Un premier roman qui commence par des interrogations : quand ? Dans un futur très proche. Où ? En Angleterre. Pour qui ? Une génération passive, qui se laisse vivre et qui enfreint la loi. Comment ? Par un programme destiné aux couples. La dénonciation de la dérive d’une génération avilie par les réseaux sociaux, déshumanisée par le Net, se juxtapose avec un soupçon de science-fiction représentée par cette organisation apparemment dédiée au pouvoir et au bonheur. Agacement, sourires et ennui alternent à la lecture de ce roman un peu lent qui diffuse – volontairement – une sensation de malaise. L’écriture classique entretient un léger suspense.  (L.C. et A.Le.)