La Tranquillité

BARTIS Attila

Scènes de famille en Hongrie communiste… Rebeka, actrice célèbre, voit sa carrière brisée : sa fille, violoniste, est passée à l’Ouest. Entre son fils, le narrateur et elle, stratège de la terreur, s’engage un duel à mort où cruauté, refoulement sexuel s’affrontent sur le pré de l’amour/haine, de la schizophrénie, de la corruption et des mensonges théâtralisés. Passé, présent s’entrelacent, révélant la vie de personnages torturés. Leurs secrets, leurs relations baignent dans une atmosphère anxiogène, morbide, qui, avec un humour noir dévastateur, fait l’unité de ces histoires compliquées. Un amour – sans doute sincère – éclaire à peine le parcours autodestructeur du “fils”. De ces frustrations naît un écrivain, libéré de l’enfermement maternel, dont la vitalité se manifeste dans la société hongroise entre 1960 et 2000.  Sans chapitres définis, ce long roman écrit à la première personne déroule cependant une ligne cohérente dans un foisonnement d’hallucinations, de violences et d’obsessions soulignées par des questions récurrentes. La lecture du premier livre traduit en français d’Attila Bartis n’est pas tranquille mais permet de découvrir une écriture au souffle puissant.