La Méthode Stanislavski.

LEGENDRE Claire

Pensionnaire à la villa Médicis à Rome, Graziella s’empare d’un fait divers – la cavale d’un violeur et assassin de jeunes femmes dans les trains français – pour en faire une pièce de théâtre. Son collègue roumain, Vlad, metteur en scène, engage une jeune comédienne ambitieuse pour jouer la victime, et, pour le rôle du tueur, un jeune taulard maghrébin récemment libéré. Mais la comédienne est assassinée. Tout le monde est soupçonné : metteur en scène, commanditaire, auteure, comédien.

 

La restitution de la vie nonchalante et aisée des occupants de la Villa Médicis est distrayante. Loin des excès de Viande (NB octobre 1999), ce roman s’apparente à un polar sage, sa facture plutôt classique cachant une tentative d’autofiction originale bien que trop diserte. Le dramaturge russe Stanislavski exigeait de ses comédiens qu’ils utilisent les émotions de leur vie personnelle pour habiter d’une émotion réelle le personnage qu’ils incarnaient sur scène. De même, l’auteure et l’héroïne du livre semblent avoir voulu utiliser les émotions déclenchées chez elle (s) par un fait divers réel de l’année 2001 pour imaginer une fiction au plus près du réel.