La Maison des Anges

BRUCKNER Pascal

Mendiants, dĂ©racinĂ©s, clochards, pickpockets sont partout dans Paris. ObsĂ©dĂ© de propretĂ©, Antonin, jeune cadre dans l’immobilier, ne supporte plus le spectacle de ces dĂ©bris humains et caresse l’idĂ©e de les Ă©liminer. Pour mieux les espionner, il se mĂȘle aux organisations caritatives et autres soupes populaires. C’est ainsi qu’il est recrutĂ© par Isolde, une jolie femme, cĂ©lĂšbre pour son dĂ©vouement et responsable de la Maison des Anges, un refuge pour tous les paumĂ©s de l’existence. Pascal Bruckner est fidĂšle Ă  son image de philosophe polĂ©miste (Le fanatisme de l’Apocalypse, NB dĂ©cembre 2011) et la description qu’il fait de ces malheureux, avinĂ©s, vivant de rapines et de mendicitĂ©, violents, sans aucune solidaritĂ©, n’incite guĂšre Ă  la compassion. Le tableau est sans fioritures, d’autant plus saisissant qu’il ne manque ni d’humour ni de pittoresque. Le livre au langage souvent truculent, riche de trouvailles linguistiques, est vite parcouru ; toutefois il n’éclaire guĂšre sur les intentions de l’auteur, veut-il que nous compatissions au sort de ces rĂ©prouvĂ©s ou, au contraire, que nous les rejetions puisque le combat est sans grand espoir ?