La Fille tatouée.

OATES Joyce Carol

Célibataire, âgé de même pas quarante ans, le très savant Docteur Joshua Seigl  est très malade. Au lieu de prendre un jeune chercheur pour l’aider à mener son oeuvre à bien, voilà qu’il porte son dévolu sur une jeune clocharde échouée à Rochester, sale et molle, aussi fruste que lascive. Son visage porte une grosse tache : est-ce un papillon tatoué, une marque de naissance ou des brûlures de cigarettes ? Devenue son assistante, cette quasi-analphabète ne voit d’abord en lui qu’un juif détestable, donc pourri d’argent, à plumer au plus vite. Et lui plane, avec Virgile pour toute passion et le souhait de la récompenser en lui donnant accès à la culture.

 

La force de ce roman, très dur à bien des égards, très visuel grâce à des descriptions d’une redoutable efficacité, est de permettre au lecteur d’entrevoir par le trou de la serrure des bribes de huis clos où deux individus, deux cultures, vivent en parallèle sans chercher, et encore moins trouver, la clé d’une communicabilité aléatoire. Traduit seulement maintenant, ce beau et sombre roman a été écrit avant Les Chutes (Livre du Mois, NB novembre 2005).