La Fille du froid

THOMSON Rupert

NĂ©e d’une fĂ©condation in vitro, Kit, jeune Anglaise de dix-neuf ans, vit Ă  Rome. Sa mĂšre, dĂ©cĂ©dĂ©e d’un cancer quelques annĂ©es auparavant, lui manque cruellement, d’autant plus que son pĂšre, grand reporter de guerre, est le plus souvent absent. Au lieu d’aller Ă  l’universitĂ© d’Oxford comme prĂ©vu, elle coupe soudain tous les ponts avec son entourage, voyageant toujours plus loin, effaçant toute trace derriĂšre elle.   Mal remise de la mort de sa mĂšre, nĂ©gligĂ©e par son pĂšre, profondĂ©ment perturbĂ©e par l’idĂ©e qu’elle fut pendant huit ans un embryon congelĂ©, l’hĂ©roĂŻne est une mendiante d’amour dont la fuite jusqu’à l’extrĂȘme nord de la NorvĂšge n’a qu’un but : faire vibrer la fibre paternelle. Dans ce rĂ©cit Ă  la premiĂšre personne, Rupert Thomson, dont c’est le dixiĂšme roman, analyse remarquablement les sentiments de la jeune fille tout au long de cette fuite en avant hallucinante, l’obsession qui domine tous ses actes, les scĂ©narios extravagants qu’elle imagine, ses fantasmes. La peinture de ce bout du monde dĂ©solĂ© qu’est l’archipel du Svalbard est d’un rĂ©alisme glaçant qui s’accorde Ă  son humeur. Un roman fort et original sur la quĂȘte d’identitĂ©, l’amour du pĂšre et le travail de deuil. (A.M. et M.-N.P.)