Fugue d’hiver

BJØRNSTAD Ketil

Aksel Vindig, jeune pianiste virtuose norvégien, n’est pas épargné par la vie. Sa mère s’est noyée. Après le suicide de sa maîtresse Anja, il a épousé en cachette sa mère Marianne, une femme mûre que l’on découvre pendue. Pour rompre avec son mode de vie habituel, il décide de quitter Oslo pour une petite ville du grand nord où vit la soeur de Marianne, une femme mariée qui l’attire irrésistiblement. Là-bas, il donne des concerts, fréquente le milieu musical et les notables locaux et se trouve mêlé à des imbroglios sentimentaux. Le troisième tome de la trilogie de cet auteur compositeur (L’Appel de la rivière, NB juillet-août 2010) est toujours sous le signe de la musique. À la fois passion, obsession, elle est inséparable de tous les instants de la vie qu’elle peut sublimer mais aussi perturber : bonheur de fusionner dans une passion commune mais exigence de travail et de réussite qui ne laisse guère de liberté. Le peu de lumière entrevue dans le roman est à l’unisson de l’hiver nordique que la vodka peine à réchauffer. L’écriture distanciée, refusant toute émotion, manque de la chaleur qui donnerait de l’intensité à des situations dramatiques à l’enchaînement, parfois prévisible et artificiel.