La fille de Kafka.

LEIRNER Giselda

Bien difficile de préciser l’identité des narratrices de ces dix récits déconcertants. Il semble que la prétendue fille naturelle de Kafka appartienne au domaine de la fiction et soit prétexte à une évocation de l’écrivain praguois, de sa famille juive. La plus longue de ces nouvelles est le récit du drame vécu par Milena, unique survivante d’une riche famille juive : elle a perdu parents et enfant, son mari l’a quittée pour émigrer. Elle est irrémédiablement seule. Quelques-uns de ces textes sont complètement hermétiques.

La caractéristique de ce recueil est sa tonalité très sombre. Les personnages ont connu des tragédies, leur solitude est sans remède, ils se déchirent dans un monde d’où la tendresse est absente. Le malheur juif est obsédant. Giselda Leirner, Brésilienne, est un peintre connu. A-t-elle voulu exorciser par l’écriture les fantômes de son passé familial ? Son style sobre est d’une grande efficacité.