Le jardin du mendiant

Vancouver. Une femme seule appelle constamment les urgences en espérant trouver l’âme soeur. Un vieil homme largue tout pour secourir secrètement son petit-fils. Un fumeur de crack solitaire imagine que le fantôme d’Oppenheimer partage son expérience. Un célibataire achète un berger andalou qui le rapproche de la propriétaire d’une chienne. Saül, interné depuis trente-six ans dans un hôpital psychiatrique, se prend pour un détective, puis pour le roi du même nom. Un dépressif aide un mendiant qui en retour entretient son jardin et le rattache lui aussi à la vie… Les neuf nouvelles de Michaël Christie, jeune auteur canadien dont c’est le premier ouvrage, mettent en scène des personnages pathétiques, déshérités ou marginaux. L’auteur se glisse si bien dans leur peau qu’on partage leur misère, leur folie, et surtout leur solitude. Le thème principal est le besoin éperdu des autres sans qui l’existence n’a pas de sens. Si l’ambiance est glauque, la chute apporte souvent une note d’espoir. Le style évocateur et le ton, qui va de l’humour empreint de dérision à la mélancolie, contribuent à brosser un tableau tout en demi-teintes et à créer un climat bien particulier.