La fille à histoires

FRAIN Irène

Au fil de ses souvenirs, Irène Frain évoque la place qu’elle a occupée enfant dans une famille pauvre et peu instruite. À Lorient dans les années cinquante, la pénurie de logement n’offre qu’un deux-pièces, au fond d’une cour, à cette fratrie de cinq. Rejetée par sa mère, elle n’a de cesse de rechercher son amour, se trouve une mère de substitution – la voisine – et s’invente un monde imaginaire de mères en papier, découpées dans des revues.  C’est le trop-plein d’histoires dans sa tête de petite fille, dû au manque d’affection, qui l’incite à écrire un premier livre qui bouscule les siens. L’auteure (Sorti de rien, NB janvier 2014) raconte avec des mots justes la honte d’être des « gens de peu », le combat pour rester digne, les rêves qui permettent de tenir debout. Elle se reconnaît dans les « Errants », ces passeurs d’histoires venus de la nuit des temps, et construit son récit dans un style fluide. Cependant on se lasse parfois de ces « Mémoires » un peu larmoyants… (E.Ca. et A.-M.D.)