Dans quelle langue est-ce que je rêve ?

LAPPIN Elena

En 1954, elle naît à Moscou, émigre à Prague en 1958, à Hambourg en 1970, part en Israël, y apprend l’hébreu, en double immersion avec l’anglais, s’y marie ensuite. Elle suit son mari au Canada, revient en Israël puis aux États-Unis. Londres est l’étape finale. Elle parlait russe avec ses parents, tchèque avec son frère, allemand ensuite. Enfin, c’est l’anglais qu’elle choisit pour ses activités littéraires, tout en travaillant en plusieurs langues. Des parents intellectuels, un goût précoce de l’écriture alimentent son parcours personnel, les événements familiaux alternant avec les épisodes mouvementés de l’histoire est-européenne jusqu’au choc final qui modifie l’éclairage généalogique et culturel.  L’itinéraire d’Elena Lappin recoupe tous les bouleversements politiques du XXe siècle sur plusieurs continents. Elle donne sa version personnelle de la manière dont l’identité est façonnée par des déracinements et apprentissages successifs et définit la langue dans laquelle elle se sent chez elle. Les relations père-fille et mère-fille sont explorées très finement. La judéité découverte en Israël, les contacts multiples et les parallèles avec des écrivains comme Milan Kundera donnent une image très complexe mais passionnante de cette personnalité originale, écrivain, éditrice, ou généalogiste aux talents multiples. Un récit foisonnant qui fait voyager dans le passé comme dans l’avenir.  (S.La. et A.Be.)