La fête de l’ours

SOLER Jordi

Oriol, combattant de l’armée républicaine espagnole en déroute, a disparu en 1939 alors que, grièvement blessé, il tentait de franchir les Pyrénées dans une tempête de neige. Sa famille, réfugiée au Mexique, le tient pour mort. Il est devenu pour les siens un héros mythique et le narrateur, son petit-neveu, en a fait un personnage de roman. Venu présenter son livre à Argelès-sur-Mer, il est interpellé par une vagabonde. Elle lui remet une lettre d’un inconnu contestant vivement la version familiale : Oriol aurait survécu !

 

Une fois de plus, après Les exilés de la mémoire (NB mars 2007), Jordi Soler s’inspire de son histoire familiale. Dans une langue superbe aux longues périodes rythmées, à la fois descriptives et méditatives, aux répétitions voulues presque incantatoires, aux respirations comme suspendues, le narrateur raconte sa quête opiniâtre quasi obsessionnelle de la vérité sur son grand-oncle. Une réalité infiniment dérangeante, bien loin de la légende familiale. Et c’est d’un seul trait que le lecteur dévore la véritable histoire d’Oriol, son sauvetage dramatique, puis sa chute.