1848, en Iran, le jeune shah Nasir Ed-Din, paresseux et fantasque, accède au trône. Sa mère devient régente. Elle est cruelle et tyrannique et la cour devient le lieu de toutes les intrigues. Des tortures se déroulent dans la résidence du maire. Le Grand Vizir affame la population. Les épouses ressassent leur amertume d’être trompées. Tous sont fascinés par l’arrivée d’une prisonnière, poétesse célèbre, fille de mollahs, belle et érudite, qui a l’audace de vouloir divorcer de son mari et tient tête aux autorités religieuses. Puisqu’on ne peut la condamner comme hérétique, car ce serait reconnaître qu’une femme puisse être assez intelligente pour penser par elle-même, elle sera assassinée. Aucun de ses accusateurs n’en sortira indemne. Un récit foisonnant, autour de la figure historique de la poétesse Tahirih Qurratu’l-Ayn, dans laquelle l’auteure voit un symbole de la lutte sans fin que doivent mener les Iraniennes pour leur dignité et leur indépendance. L’histoire, vue tour à tour par quatre personnages, n’est pas sans redites et longueurs, mais cette oeuvre assez envoûtante a de l’élégance et de la puissance.
La Femme qui lisait trop
NAKHJAVANI Bahiyyih