C’est moi qui éteins les lumières

PIRZÂD Zoyâ

Dans l’Iran d’avant la révolution islamique, une famille d’origine arménienne vit dans le port pétrolier d’Abadan. Il y a le père, ingénieur, aux idées de gauche modérées, le fils adolescent qui découvre l’amour, des jumelles à la gaîté communicative, et surtout la narratrice, mère au foyer sur qui repose le bien-être de tous. Il y a des réunions, des fêtes. De nouveaux voisins s’installent. La tranquillité se fissure. De vagues émotions, des frustrations, des aspirations à une autre vie apparaissent. Dans cette société patriarcale, le désir d’épanouissement personnel peine à se faire jour.

 

Dans ce roman publié à Téhéran en 2001, l’auteur (Comme tous les après midi, NB avril 2007) décrit une communauté arménienne vivant en bonne intelligence avec le reste de la population à laquelle elle se mêle cependant assez peu. On parle de progrès politique et d’émancipation féminine mais de façon feutrée. Le rythme est lent. Il exprime bien le regard clairvoyant et fatigué qu’une femme modeste porte sur son quotidien : tâches répétitives, égoïsme masculin, manque de délicatesse des proches. Le lecteur est pris sous le charme de la plume légère et paisible, non dénuée d’humour de cette romancière iranienne.