La femme et l’ours

JAENADA Philippe

Bix Sabaniego, écrivain raté, la cinquantaine passée, étouffe dans son appartement parisien entre sa femme dépressive et son fils Ernest, garçonnet facile et posé. Une énième dispute conjugale lui offre l’occasion de claquer la porte. Commence alors un vagabondage terriblement alcoolisé dans les bars de sa jeunesse, au bord du canal Saint-Martin. Des rencontres surprenantes le mènent de l’hôtel Lutétia à Nice. Les coucheries sordides se succèdent. Le héros se jette à corps perdu dans cette descente aux enfers, hésitant entre delirium tremens et élucubrations de mauvais goût.

 

Philippe Jaenada revient à ses premières amours, le sexe et l’alcool, déjà largement décrites dans Vie et mort de la jeune fille blonde (NB octobre 2004). La révolte passagère du héros permet à l’auteur de s’enfoncer dans les vapeurs déliquescentes des bistrots, garde-fous des blessés de la vie, avec une volupté qui donne la nausée. Point de compassion pour des personnages desservis par l’ennui du propos. Des digressions, parfois drôles, mais qui ne mènent nulle part.