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KAPLLANI Gazmend

Après la mort de sa mère, Melsi, dix-neuf ans, a quitté l’Albanie pour la Grèce. Vingt ans plus tard, en 2011, il est devenu journaliste et écrivain reconnu. Un coup de téléphone lui apprend que son père, en voyage à Shanghai, est décédé subitement. Melsi revient à Tirana pour procéder au rapatriement du corps. Il est confronté à la complexité cumulée des administrations chinoise et albanaise. En compagnie de Sherlock Holmes, perroquet domestique, il passe trois semaines dans l’appartement de son enfance, s’interrogeant sur la nature des liens entretenus avec le défunt. Il découvre dans une enveloppe un projet de livre dont le contenu va le bouleverser. Gazmend Kapllani (Je m’appelle Europe, NB septembre 2013) démontre les répercussions de la grande Histoire sur un destin personnel. Il alterne le récit factuel du séjour du fils à Tirana, avec la lecture du roman autobiographique du père. Le style incisif met en lumière la personnalité du héros qui ignorait tout de ses origines « crypto-juives » et les raisons de l’exil de sa famille en 1943. Le rappel informatif de l’état sinistré de l’Albanie et de façon moins prégnante celui de la Grèce est traité de façon factuelle, sensible et originale. (A.-C.C.-M. et C.R.P.)