La compagnie des artistes

WOMERSLEY Chris

En 1986, Ă  dix-huit ans, Tom quitte avec soulagement l’univers Ă©triquĂ© de sa mĂšre et de ses soeurs. Il est admis Ă  l’universitĂ© de Melbourne et dispose provisoirement d’un petit appartement. LivrĂ© Ă  lui-mĂȘme, il est adoptĂ© par un groupe de junkies voisins, peintres et musiciens marginaux qui l’initient aux charmes d’une vie dĂ©complexĂ©e, souvent agrĂ©mentĂ©e d’alcool et de drogue. Bien malgrĂ© lui, parce qu’il est jeune, amoureux et qu’il considĂšre le groupe comme sa nouvelle famille, il se retrouve complice du vol d’un tableau cĂ©lĂšbre, qui ne tourne pas comme prĂ©vu : un apprentissage de la vie difficile Ă  oublier.  Tout est habilement agencĂ© dans ce roman de Chris Womersley, Ă©crivain australien confirmĂ© (La mauvaise pente, NB juin 2014). L’humour doux-amer du jeune et naĂŻf narrateur, finalement dĂ©niaisĂ©, sa rĂ©volte juvĂ©nile et son dĂ©sir touchant d’intĂ©grer cette « compagnie de (drĂŽles) d’artistes » sont maniĂ©s avec finesse et efficacitĂ©. Si l’univers de marginaux dĂ©crit se rencontre partout, la vĂ©ritable originalitĂ© de ce roman d’initiation se dĂ©couvre, en discrĂšte toile de fond, dans l’évocation de ce milieu de faussaires, des techniques utilisĂ©es pour la fabrication d’un faux, des rĂ©seaux du monde de l’art et de ses trafics mafieux. (A.Lec. et A.Le.)