La Chambre solitaire

SHIN Kyong-suk

À trente deux ans, romancière célèbre, Shin Kyong-suk n’a jamais pu oublier les années – de ses seize à dix-neuf ans – où elle était ouvrière mal payée le jour, lycéenne le soir, confinée la nuit dans une chambre sinistre avec d’autres jeunes de sa famille. Elle en a tiré ce roman largement autobiographique pour exorciser ce passé douloureux. Ce beau récit empreint tout du long de poésie, malgré la noirceur du sujet, est aussi un hymne à la solidarité familiale et à l’importance des rapports humains dans ce pays dur, travailleur qui s’est développé grâce à l’effort gigantesque de ses habitants soumis à un contexte politique autoritaire. Le présent et le passé s’entremêlent. Les nombreuses évocations culinaires égaient la mélancolie omniprésente de cet ouvrage subtil, aux personnages attachants, dont on souhaite qu’il ait apaisé son auteur.

 E.G.