Je viens

BAYAMACK-TAM Emmanuelle

Une petite fille noire est adoptĂ©e par un couple bourgeois, fortunĂ© et stĂ©rile. L’adoption est un Ă©chec. TrĂšs vite rejetĂ©e par ses parents, et en particulier par la mĂšre incapable de nouer des liens d’amour avec une enfant qui la déçoit, la fillette, malheureuse, se rĂ©fugie auprĂšs de sa grand-mĂšre, vieille actrice en mal d’affection, qui seule lui tĂ©moigne un peu d’intĂ©rĂȘt et veut l’aider Ă  s’Ă©panouir. Le rĂ©cit Ă  trois voix, chacune des femmes affichant sa propre perception des Ă©vĂ©nements, lĂšve peu Ă  peu le voile sur les tensions, les secrets, les malentendus et le manque d’amour qui minent les relations familiales sur deux gĂ©nĂ©rations. Les mots pour le dire sont durs, cruels, rĂ©alistes, les jugements sans pitiĂ©. Dans ce microcosme Ă  l’atmosphĂšre malsaine et Ă  la promiscuitĂ© Ă©touffante, une dimension onirique, quelques notes de drĂŽlerie, le rĂŽle structurant des livres et des contes apportent des bouffĂ©es d’oxygĂšne. À travers cette peinture trĂšs sombre mais prenante d’une famille atypique, l’auteur (Si tout n’a pas pĂ©ri avec mon innocence, NB fĂ©vrier 2013) parle aussi du racisme et de la peur de vieillir. (B.V. et M.-N.P.)