Après une enfance privée d’affection, une jeune provinciale, éperdument amoureuse d’un certain M, futur journaliste et romancier, le suit à Paris, ne vit que pour lui. Excessive, elle s’implique totalement, partage sa vie pas ses goûts, déteste famille étouffante et dîners mondains, noie son stress dans alcool, sexe, thérapies. Même devenue mère d’une fille adorée, elle conserve des pulsions suicidaires et subit dépressions et même cancer du sein. Puis viennent l’âge, les trahisons et la solitude. Loulou Robert (Sujet Inconnu, NB septembre 2018) fait revivre les souffrances d’une femme mûre qui exprime sa détresse, sa jalousie, sa rage peut-être due à un inceste et augmentée par l’image cruelle évoquée par l’écrivain/amant dans un roman. Exprimée en phrases très courtes, illustrée de scènes très crues, la quasi-folie de l’héroïne aveuglée par sa passion constitue un récit violent accumulant tous les malheurs possibles et imaginables et paraît interminable. La maternité n’apporte pas vraiment de soulagement, père et fille ayant ensuite fait bloc contre la guerre permanente qui leur est faite. Quand aux supplices relatés, chacun pris séparément serait presque banal. Une histoire à peine crédible, n’était la force autodestructrice qui anime la narratrice. Mais trop c’est trop. (S.La. et F.L.)
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ROBERT Loulou