Intérieur

CLERC Thomas

Soit un appartement de trois-pièces : 50,6 m², 2,45 m sous plafond. Soit son occupant, un écrivain minutieux, épris de chiffres et de descriptions soignées. Et voilà l’inventaire dressé, plans à l’appui. Chaque pièce de mobilier, chaque intérieur de tiroir, chaque trait caractéristique des lieux a droit à un paragraphe titré, du beau meuble au mur cloqué par un dégât des eaux. L’homme de lettres, qui écrivit L’homme qui tua Roland Barthes et autres nouvelles (NB mai 2010), possède plus de sept cents livres, sans compter les disques et les périodiques. Dans 50,6 m² ça fait beaucoup. Il n’est donc pas claustrophobe. En revanche, le lecteur le devient rapidement devant tant de détails accumulés. Si certains passages peuvent être très drôles, par exemple la façon dont il décortique ses gestes quand il ferme une fenêtre (en PVC), d’autres, bien plus nombreux, conduisent à une saturation proche de l’engourdissement. Cet état des lieux, au demeurant fort bien écrit, est-il exhaustif ? Même pas, on referme ce livre sans savoir le nombre exact de lattes que comporte le parquet.