Il suffit de cinq cerises

FACCHINI Vittoria

Que fait-on avec cinq cerises dans le creux de la main ? L’un trouve le compte insuffisant, l’autre s’en contente. Le premier veut les dévorer, tandis que la seconde attend avant d’oser les déguster. Puis ce trésor devient l’objet de jeux de rôle : dompteur, vétérinaire, jongleur. Cinq et cinq font dix comme les doigts des deux mains. Si on rassemble les cerises, elles deviennent munitions, décorations militaires ou bouquet de fleurs. L’imaginaire enfantin ne manque pas de ressources.   Malgré une belle illustration artistique aux couleurs tendres ou éclatantes sur les pages de garde, la représentation des personnages, parfois juste ébauchés, laisse une impression d’inachevé. Le texte, s’il se veut poétique pour évoquer pudiquement le deuil, est long pour de jeunes lecteurs qui ne penseront qu’à savourer les fruits rouges que l’on détourne volontairement de leur destination finale. Difficile de ne pas céder au pêché de gourmandise ! (M.-C.D.)