Il était une fois au pays des Indiens

MOHL Nils

À 17 ans, il vit dans sa banlieue, pas loin de la frontière, pas loin de la mer. Une vie d’ado, avec copains et bande rivale, le coeur partagé entre Edda la blonde et Jackie la rousse. Dans cette dernière semaine de vacances, on ne parle que du concert et du pow wow où ils vont tous. On parle aussi du meurtre auquel Mauser a assisté et de la cavale de son père vers la frontière. Pour preuve de tout cela, les entrefilets de la presse locale.On découvre cette folle semaine dans le journal du narrateur. La subjectivité du point de vue est garantie, le héros hésitant en permanence entre rêve et réalité, comme il hésite dans les options à prendre. La construction du récit ajoute au trouble : on saute sans cesse du lendemain à la veille ou au surlendemain, dans le déroulement d’un « film » dont les personnages et l’intrigue se construisent ainsi par ajouts et redites. L’écriture originale de ce roman d’apprentissage mêle efficacement introspection et dialogues et pose, en filigrane, la question de la vérité de la fiction. Une lecture peut-être déroutante, à coup sûr exigeante.