Il était un fleuve

SETTERFIELD Diane

En ce milieu du XIXe siècle, le soir du solstice d’hiver, un homme inconnu, blessé, débarque chez Joe le conteur, aubergiste au bord de la Tamise. Il porte dans ses bras le corps d’une fillette. Qui est-elle ? Amelia, enlevée deux ans auparavant à un ménage uni et riche ? Alice, fille d’un truand de bonne famille ? L’enfant se réveille. Mutique, elle n’éclairera pas l’enquêteur, batelier photographe, qui croise témoignages humains, preuves tirées de montages photographiques et intuitions émanant de l’esprit du fleuve.   Ce bon roman, qui côtoie le fantastique, conduit le lecteur vers des lieux enchantés, hantés par les contes et légendes d’un pays où les habitants sont liés par un passé plein de mystères et où des animaux répondent aux humains. Les dernières innovations d’une technique débutante – illusion d’optique, manipulations scientifiques – ajoutent au suspense maîtrisé de ce roman d’aventures, récit historique, conte, qui peut déconcerter, mais aussi séduire par le romanesque parfois délirant des personnages : ils évoluent dans des univers décalés où se chevauchent onirisme et réalité. Indissociables de la Tamise, soumis à ses caprices, ils en font le point central de l’histoire étrange et compliquée de ce roman fleuve. (A.C., S.La. et S.L.)