Fils d’Antigone

COHEN-JANCA Irène

Le père de Nat est tombé d’une falaise, un soir de gros temps. Accident pour sa femme, suicide pour l’adolescent qui réagit avec la force de ses 17 ans. Puis c’est sur l’organisation des funérailles que le couple mère/fils se déchire. Pour Nat, pas question de crémation, il veut une inhumation, une tombe où se recueillir. Sa mère lui accorde quatre jours pour argumenter son choix. C’est alors qu’intervient Stella, l’amie de Nat, qui lui propose d’aller visiter son grand-père dans son hospice. La réaction du jeune homme est bien rendue : déni de l’accident, colère, repli sur soi, que Stella finit par forcer. L’évolution de Nat, qui laisse remonter le souvenir des moments heureux avec un père tendre et attentif, apporte un apaisement ; la mort ne peut tout emporter, c’est à lui de le faire survivre. L’intervention du grand-père, sorti un moment des brumes d’Alzheimer, renvoie Nat (Nathan ?) à l’histoire, à défaut d’une culture religieuse oubliée. Le personnage séduit plus que l’intrigue grâce à une écriture sobre et pleine de force. (R.F. et K.C.)