Et moi, je me contentais de t’aimer

POSTORINO Rosella

Sarajevo, 1992. Une bombe explose, Omar et son frère aîné s’enfuient vers l’orphelinat qui les recueille. Ils y rencontrent Nada à qui il manque un annulaire, puis Ivo. Les enfants sont transférés en bus vers l’Italie chez des religieuses. Ils font la connaissance de Danilo. Mais comment leur mère va-t-elle les retrouver si elle ne sait pas où ils sont partis ? Cette question habitera le jeune Omar toute sa vie, mettant un frein à son intégration malgré les efforts que fait sa famille d’adoption italienne. L’amitié indéfectible de ces jeunes va les aider à surmonter les affres de la guerre.

Rosella Postorino (La goûteuse d’Hitler, Les Notes février 2019) aime se replonger dans les méfaits de la guerre. Le climat tendu de la Serbie, de la Bosnie Herzégovine, de ces entités culturelles différentes est insupportable pour certains mais les enfants ont des amitiés qui dépassent ces frontières. L’attachement viscéral d’un enfant à sa mère, le sens de la fratrie, et l’amitié que crée ce bouleversement forment l’essentiel de ce roman. Comment survivre à un tel chamboulement quand on n’a que dix ans, et qu’une famille qui n’est pas la sienne vous impose sa langue, sa religion, son art de vivre sans se soucier de votre profond mal-être : Maman est-elle toujours vivante ? L’écriture est soutenue, la dureté de la survie s’oppose à l’insouciance des jeux d’enfants. On suit leur parcours sur trois décennies avec intérêt et plaisir. (C.M. et M.-S.A.)