Escalier F

CORDELIER Jeanne

À Malakoff, ils vivaient Ă  neuf dans deux piĂšces : les parents, six enfants nĂ©s entre 1937 et 1956 et un cousin orphelin. Aujourd’hui, cinq sont morts. Racontant leurs funĂ©railles, Dany, l’Ă©crivain, la seule qui ait rĂ©ussi, se remĂ©more des pans de vie de la fratrie. Les coups et la faim dans la petite enfance, l’alcool et le chĂŽmage dans la vie d’adulte et enfin la maladie qui autorise le coeur Ă  s’arrĂȘter. Jeanne Cordelier continue de raconter comment, dans cette famille, chacun d’entre eux avait poursuivi sa route comme il le pouvait (Reconstruction, NB mai 2010). Le tableau qu’elle trace de l’accumulation de tous leurs Ă©checs, leurs dĂ©chĂ©ances, leurs pathologies donne le vertige. L’amour immuable qui unit les frĂšres et soeurs et son style torrentiel malmenant allĂ©grement la syntaxe donnent heureusement une belle vitalitĂ© Ă  un rĂ©cit dont le misĂ©rabilisme aurait fini par ĂȘtre pesant.