Le petit dernier

Petit dernier-surprise, Jean-Paul naît en 1974, dans une fratrie de trois enfants : deux grandes soeurs adolescentes et un frère de sept ans adulé par sa mère. À quarante-quatre ans, cette dernière, très croyante, refuse d’interrompre sa grossesse, mais l’accepte très mal et réserve tout son amour à son petit troisième. Ses filles, l’une très portée sur le sexe, l’autre poursuivant inlassablement la sagesse bouddhiste, lui causent bien des soucis. L’enfant va mettre toute son énergie à trouver sa place dans la famille. Jean-Paul Carminati, avocat de formation mais passionné par la psychanalyse, reprend ici des thèmes récurrents de ses précédents romans (Le recel des choses, NB octobre 2004) : le sexe, la religion, le délire mental. Il décortique sans complaisance l’ambiance délétère qui imprègne les relations de cette famille à la fois atypique et conventionnelle, probablement inspirée de la sienne, mais dont les personnages semblent un peu caricaturaux. Celui de la mère, froide, rigide, centrée sur un amour exclusif, est cependant bien campé. Le style est très factuel, les digressions ésotériques un peu lassantes, mais la nostalgie des années quatre-vingt affleure à chaque page.