Drama queen

Alex a passé son enfance dans une maison bourgeoise, îlot d’une cité-ghetto du sud de la France. Élève brillante, elle s’installe à Aix-en-Provence et prépare Normale-Sup. Mais Bess, son amie d’enfance, la harcèle et les souvenirs glauques la submergent : le dernier été, si sulfureux, avec Félix, les années passées sous la protection du « beau-père » de Bess, jusqu’aux répétitions de danse de l’oncle Yacob dans le sous-sol de la maison. Isabel Ascencio, professeur de littérature, née en 1967, a publié deux romans sous le pseudonyme d’Isabel Esteban. Ici la narration ressemble à la confession-justification d’une patiente à sa thérapeute. Origines familiales, abandon, enfermement expliqueraient la fascination trouble de la jeune fille (elle-même peu claire) pour les personnalités manipulatrices. Le climat de tension, d’exaltation de l’adolescence avec ses premiers émois et ses pratiques “borderline” est convaincant. L’écriture, résolument moderne, mêle avec une énergie efficace une érudition un peu scolaire et la langue crue, rythmée, du “parler jeune” retravaillé. Peut déconcerter.