La Malice des anges.

MAHIAS Claude

D’âge mûr, Saül tente de renouer les fils de son existence. Il se souvient de son adolescence à laquelle il revient continuellement, remonte aux années d’avant-guerre, évoque l’image de ce parrain fou d’automobile qu’il adorait, le château et le vieil hôtel pour lui mystérieux. La famille connaît l’Exode, l’Occupation, la période confuse de la Libération, sans jamais prendre parti. Lui ne s’engage pas non plus, voit des compagnons ou des étrangers frappés, mais échappe aux drames. Des épisodes de sa vie adulte parsèment le récit, mais il reste hanté par l’obscurité qui enrobe le caractère de son père, les relations de ses parents, celles de sa mère et du parrain tant aimé. Il saura, plus tard, et reste déchiré par le passé, par les gestes qu’il a ou n’a pas faits. Décousu, le récit, en partie autobiographique, réclame une certaine attention de la part du lecteur. Un grand pouvoir d’évocation s’en dégage et le style fluide contribue au charme doux-amer qui y règne. Rien n’est vraiment explicite, intervenants et lieux restent noyés dans l’ombre, leurs contours simplement esquissés.